A Dijon, le service social de l’Assurance Maladie accompagne les personnes souffrant de problèmes de santé qui impactent de façon majeure leur vie personnelle et professionnelle. Pour les soutenir, le service social peut mobiliser le dispositif « essai encadré » qui permet de tester un métier tout en étant en arrêt de travail indemnisé. Sandra VOLAND, assistante du service social de l’Assurance Maladie, nous explique ce dispositif.
Quels sont les objectifs d’un essai encadré ?
Lorsqu’un salarié est en arrêt de travail et qu’il s’interroge sur ses capacités à reprendre le travail suite à sa maladie ou à un accident, l’essai encadré va permettre d’évaluer la compatibilité d’un poste avec son état de santé. Cette évaluation peut également permettre de tester un aménagement de poste et/ou de préparer une reconversion professionnelle.
Ce dispositif est accessible à tout salarié quel que soit son contrat dès lors qu’il est en arrêt de travail indemnisé.
Comment bénéficier d’un essai encadré ? Pendant combien de temps ?
L’essai encadré se déroule obligatoirement pendant l’arrêt de travail et pendant que l’Assurance Maladie verse des indemnités journalières. Par conséquent, le salarié doit avoir l’accord préalable du médecin-conseil de l’Assurance Maladie. Pour l’obtenir, le service social, en lien avec ses partenaires, s’assure de la faisabilité du projet en recherchant également l’avis du médecin du travail, du médecin traitant et en s’appuyant si besoin sur des spécialistes du maintien dans l’emploi : Cap emploi, Comète France…
Un essai encadré peut durer jusqu'à 14 jours, fractionnés si besoin et renouvelé une fois. En fonction de l’évolution de son projet professionnel, le salarié pourra réaliser plusieurs essais encadrés dans différentes entreprises ou dans différents postes de travail.
Exemple d’un essai encadré récemment accompagné par le service social de l’Assurance Maladie
Le service médical a détecté la situation d’un salarié de 50 ans ne pouvant reprendre en l’état son travail suite à un grave problème de santé qui l’a conduit en mars 2020 à être opéré du cerveau, puis à rester pendant 12 jours en service de réanimation. Sandra Voland, assistante sociale de l’Assurance Maladie, l’a accompagné pendant près de deux ans, alors qu’il connaissait d'autres difficultés de santé et qu’il souffrait notamment d’une grande fatigue et de difficultés de sommeil.
Antérieurement salarié depuis 30 ans à temps plein, il occupait un poste à responsabilité en tant que chef cuisinier. Un peu plus d’un an après son hospitalisation, en septembre 2021, le médecin du travail lui a annoncé qu’il ne pouvait pas, pour le moment, reprendre son travail. Il aurait voulu rapidement reprendre à temps partiel thérapeutique en raison de la perte de ressources induite. Le service social lui propose, avec l’appui de Cap emploi, un 1er essai encadré de 14 jours en novembre 2022 qui a permis de mettre en exergue ses difficultés : grande fatigabilité surtout l'après-midi rendant risqué le trajet de retour à domicile.
Un second essai encadré en mars 2023 a pu être mis en place sur un autre poste de l’entreprise mais sur un site différent, plus proche de son domicile et avec moins de tâches physiques (travail des entrées et plats froids).
Ce second essai à mi-temps a été concluant : il s’est senti moins fatigué, moins stressé sur ses trajets domicile/travail. Il lui a permis de reprendre ses marques de cuisinier et de découvrir un nouvel environnement de travail.
A l’issue de son arrêt, le salarié est passé en pension d’invalidité première catégorie. Il a pu reprendre un poste de travail dans les mêmes conditions que celles proposées dans le cadre de son second essai. Le cumul pension d’invalidité et travail à mi-temps a favorisé la poursuite de son activité professionnelle comme il le souhaitait, tout en se sentant sécurisé d’un point de vue financier.
Bilan de l’action
Grâce à ses deux essais encadrés, un double bénéfice :
- le salarié a évalué ses capacités à travailler ;
- et il a constaté l’investissement de son employeur dans son projet de reprise.
A la clé : soulagement, satisfaction du salarié et une plus grande confiance en son avenir.
Ressources et contacts utiles
Pour tout comprendre sur l'essai encadré, voir cette vidéo du site eime.carsat-bfc.com. L’employeur peut aussi trouver des informations sur le site ameli.fr à propos du dispositif de l’essai encadré.
Pour contacter le service social de l’Assurance Maladie, un numéro unique avec accès direct : le 36 46 (dites "service social") ou la messagerie du compte ameli. Voir aussi la vidéo de présentation du service social.